Sans avoir l’aura de leur grand frère, les seconds vins apparaissent comme de jolis crus abordables financièrement et gustativement. Certains d’entre eux parviennent même à se faire un nom. C’est donc l’occasion de découvrir de belles appellations à savourer sans attendre.
C’est la généralisation de la mise en bouteilles au château, dans les années 70, et surtout une recherche d’augmentation de la qualité dans les années 80, qui ont réellement marqué la naissance des seconds vins.
Les “premiers seconds vins” sont nés à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. À l’origine, il s’agissait de vendre sous une autre étiquette les lots les moins qualitatifs. Seule une poignée de châteaux était concernée : Pichon Comtesse, Margaux… C’est la généralisation de la mise en bouteilles au château, dans les années 70, et surtout une recherche d’augmentation de la qualité dans les années 80, qui ont réellement marqué la naissance des seconds vins.L’idée était simple : ne pas vendre sous la grande étiquette les cuves ou les lots les moins intéressants, tout en les valorisant ; auparavant, ils finissaient vendus en vrac au négoce à vil prix. Le tout accompagné d’un discours marketing très “Canada Dry” : le second vin a le goût, la couleur, mais pas le prix du grand !
DES VINS ACCESSIBLES
Ces crus servent souvent de variable d’ajustement au moment de l’assemblage du grand vin et leur proportion varie fortement d’un millésime à l’autre. Il y a davantage de seconds vins dans une petite année que dans une année exceptionnelle où tous les lots se goûtent bien. Élevés un peu moins longtemps, avec des proportions de bois plus faibles, ils sont plus ronds, friands, accessibles et sont généralement prêts à boire dans leurs cinq premières années.
Aujourd’hui, la grande majorité des crus classés et assimilés en Médoc et dans les Graves possèdent un second vin. En revanche, la petite taille des propriétés à Saint-Émilion, et surtout à Pomerol, rend cette production beaucoup moins systématique.
RVF N°595